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ART PEINTURE MUSIQUE SPIRITUALITE

Rimes et prose de T. C.

TE SOUVIENS-TU DES LIS ?

Te souviens-tu des lis qui ornaient le jardin,

Et des pins parasols aux odeurs raffinées,

Des tamarins en fleurs, des frêles papyrus,

Que les jeunes enfants cueillaient pour l’écriture ?

***

Après avoir longtemps ramé sur les eaux bleues

De ce fleuve divin, je m’étais reposé

Près d’une étrange hutte dont ta paisible mère

Protégeait les abords des renards du désert.

***

C’est là que tu parus, en toute ta jeunesse

Rayonnant solitaire sur ton radeau sanglé.

Je pourchassais les carpes de mon arc léger.

Tu vins près de la rive lentement m’accueillir

***

D’un sourire charmant. Le crépuscule naissait

Quand nous fûmes en vue de l’immense demeure.

Il nous fut préparé un plantureux festin.

Or mon père devisait en compagnie du roi,

***

Le luth et la cithare entonnaient des arias.

Cette nuit tu devins mon premier serviteur.

Khépourê, fils et frère, ta calme compagnie

Comblait toute ma vie et reposait mon âme.

***

Alors je parcourais le monde de l’Egypte,

Baigné par l’amitié que tu me prodiguais.

Le souverain discret qui t’avait remarqué

Parvint à nous céder un de ses chars ailés.

***

Dès l’aube nous volions poursuivre les gazelles

Dans les sables perdus des ruines ancestrales.

Au temple où célébraient les trois vierges vestales,

Pharaon me promit à la princesse royale .

***

Ankhénamon, ma tendre épouse s’amusait.

Ta présence chez nous lui était agréable.

Clémente , elle acceptait notre complicité.

Au bout de deux années, m’enchanta de deux fils,

***

De trois filles qu’ensemble vous avez élevés.

Au fond d’un mastaba de granit veiné

Fut scellée de mon père la momie vénérée..

Comme scribe du roi, je dus lui succéder.

***

Un jour à travailler à la dictée des plans

On vint nous annoncer que tu avais vécu...

Une douleur intense me plongea dans les bras

De Pharaon secret. Naquit un nouveau fils.

***

En souvenir de toi, Khépourê fut nommé.

Je sus que tu étais revenu parmi nous.

A notre grand émoi, sublime tu perçais

Toutes les qualités qu’autrefois tu domptais.

***

Deux âmes séparées à jamais se retrouvent.

***

Te souviens-tu des lis qui ornaient le jardin ?

© thierry colonna

ÉTRANGE MIROIR

Un arc dans le ciel

Un rubis scintille

L’astre du berger

***

Court un enfant nu

Sur le sable au vent

Étrange miroir

***

Et passé le temps

A conter le soir

Des versets connus

***

Quand l’esprit s’éveille

A l’âtre l’on veille

Et le jour réveille

***

La candide fille

Qui dans la ruelle

Devant l’étranger

***

Danse sensuelle

Et s’envole en vrille

Robe dérangée

***

Seule elle se repose

Au milieu des roses

Visage serein

***

Court un enfant nu

Sur le sable au vent

Étrange miroir

*** *** ***

Vogue un enfant nu

Sur le sable clair

Mystérieux diamant

***

De ses pas agiles

Blanche mer efface

Les minces empreintes

***

Sabots de cheval

S’enfoncent profonds

Où pas de gamins

***

Ont tôt disparu

Le petit d’humain

Qu’est-il devenu ?

***

Le fils de Pégase

L’enfant de Mercure

Ou cheval du Ciel ?

***

Était-il un ange

Venu se baigner

Dans les eaux terriennes ?

***

De ses pas agiles

Blanche mer efface

Les minces empreintes

***

Vogue un enfant nu

Sur le sable clair

Mystérieux diamant

*** *** ***

De ses pas fragiles

La mer bleue retrace

L’épopée tragique

***

Et passé le temps

A conter le soir

De l’enfant l’histoire

***

Quand dans les nuées

La nuit s’assombrit

On croit percevoir

***

Sur la Voie Lactée

Un cheval ailé

Briller comme l’eau

***

Qui dessus la grève

Comble tous les signes

Décelés en rêve

***

Un brillant sillage

Dans l’espace noir

Conte un vieux présage

***

Quatre sabots clairs

Volent sur le sable

Au vent chaud d’été

***

Un arc dans le ciel

Un rubis scintille

Étrange miroir

© thierry colonna

BEER-SHEVA

Au centre du désert, sous le ciel étoilé dans le doux vent de Juillet un étrange piano joue d’une musique classique. Neuf nomades, rudes bergers des collines asséchées du Néguev*.

Assoupi près du feu , l’enfant dort dans le creux de son père: regard de bonté, coeur aimant !

Six fils , deux épouses.

En blanche gandoura* je dévale la pente en direction du camp lorsque trois chiens furieux tentent de m’assaillir. Alertés deux garçons basanés remontent la colline, viennent à ma rencontre m’écarter de leurs crocs.

“Thé“, geste de boire ,... je les suis , tandis qu’ au lointain le vieux patriarche tourné vers le Sud , chapelet au poignet, redit à son Seigneur sa louange au couchant.

Troisième nuit du Ramadan. “Salam“ , m’accueille-t-il , me tend un chaud coussin et quelques victuailles . Le thé brûlant déjà irrite ma faible gorge desséchée par le sable . Le ciel s’assombrit . Chacune des planètes allument ses lampions . Les flammes immortelles rougeoient les jeunes visages, approfondissant le regard des pasteurs arabes.

Le petit est toujours endormi dans le creux de son père dont le turban flottille dans le vent. Les deux femmes aux bracelets d’argent se cachent le visage . Dans le lointain flamboie un petit feu de bois. De loin en loin se répète la scène, de désert en désert et d’étoile en étoile; l’homme invite le visiteur du soir, l’étranger amené à la table pour le partage. Partage du froment , de la couche et du coeur.

Le troupeau de cent brebis et chèvres se repose , même si à ma gauche éternue longuement un agneau qui sommeille. Dans le ciel rougeoyant se dessinent les formes ondulées des monts sur l’aura bleu et vert de la ville du désert ; Beer-Shéva* étincelle ses lanternes répondant aux nuées célestes.

Je n’arrive plus à lire ce texte que j’écris car le feu s’affaiblit or chacun me regarde tracer sur mon carnet ces émotions intenses tandis qu’à la radio s’achève le piano : le jeune préfère reprendre la musique de ses pairs , airs lancinants d’Orient .

Le thé par quantité m’est offert sans arrêt. Une pastèque est ouverte pour nous désaltérer. Le plus beau des garçons ne me quitte pas des yeux. Souvent à mon côté , souvent me dévisage. Et l’enfant toujours dort.

Un avion. La Grande Ourse . Et le vent . Et tous ces feux au loin font chavirer mon âme. Le turban blanc se penche pour lire ce que j’écris.

Mais mon amour est là qui hante mes pensées. Je m’assoupit enfin malgré l’ivresse du thé .

© thierry colonna

*Néguev : désert dans le sud Israël, jouxtant le Sinaï.

gandura : tunique égyptienne de coton.

Beer-Shéva,“puits du serment” entre Abraham et Abimelek : ville du Sud Israël

« Abraham planta un tamaris à Beer-Sheva et il y invoqua Yahvé, le Dieu Éternel »

(Génèse 21,33).

LA VALSE DES AIRS MARINS

Ô page de la ronde

De mes soucis éteints

De mon visage tu sondes

Les épis et le grain

Y lis-tu le chagrin

Qui en mon âme gronde

Ma passion est ma fin

Et mon action ma fronde

Lent l’écho de mon coeur

Afin que me réponde

La mer que sa rancoeur

Effondre

Que la vague de ton rein

Batte l’aile féconde

Que te rende serein

La brume vagabonde

La valse des airs marins

Des sveltes amers marins

Tourne les fiers airains

Mornes et taciturnes

La danse des goélands

Se perd en tourbillons

Tandis que danse et lent

Le sable en longs sillons

S’élève dans le clair

Des nuées encore vert

Des déserts de rosée

S’approchent à longs pas

Les corsaires arrosés

Du vin de leur repas

Sur la croupe bossue

De leur bête fidèle

Ils chevauchent assis

Les prisonniers rebelles

Attachés aux lassos

Le sable des chameaux

Cache les silhouettes

Au sommet du hameau

Un envol de mouettes

Fait comme un lent planeur

Dériver les sauterelles

Dans le champ le glaneur

Se bat contre un nuage

Tandis qu’un moissonneur

Abat de son plumage

La céréale bleue

Dont l’épi jaune penche

Le soleil est peureux

Et le ciel de pervenche

Le premier disparaît

Le second transparaît

Caravanes à parures

De multiples couleurs

Sur l’horizon déclinent

Disciples des chaleurs

Les foudres des collines

Les emportent en pleurs

Les traînées de dorure

Que déposent leurs fleurs

Donnent au voyageur

Suprême enluminure

Le goût de la nature

L’amour ensorceleur

Fertile nourriture

Pour l’amoureux rêveur

Les chameaux dont l’usure

De leurs épais sabots

A ralenti l’allure

Délaissent les seigneurs

Se couchent sur la dure

Et laissent les fuyards

A l’ombre d’un vieux puits

Jusqu’à la margelle rempli

Ô page de la ronde

De mes soucis éteints

De mon visage tu sondes

Les épis et le grain

Y lis-tu le refrain

Que fredonne mon coeur

Il te dit du matin

Le chaleureux bonheur

Et te chante les pins

Les cigales les fleurs

Il t’enivre du vin

Du crissement rieur

Et tu parcours le monde

En ton coeur ce refrain

Ô page mage l’onde

Blonde en ma joie flamboie

L’eau des soucis profonde

A plongé dans les bois

Ô sage page sonde

Et que mon âme fonde

Dessus l’orage qui

Abandonne mon coeur

© thierry colonna

ILS ÉTAIENT BEAUX LES BLÉS

Ils étaient beaux les blés sous le soleil d’Athènes .

A sept nous courions voir paître nos brebis .

La mer déployait ses effluves marines,

De blanches voiles erraient des barques opalines .

***

Aux bords du Parthénon nous cheminions un soir,

La voix du philosophe semblait les émouvoir

Ces vingt-quatre chercheurs qui croyaient percevoir

Parmi ses envolées des aurores d’espoir .

***

A observer les cieux , les astres, les marées

Quand les vents et les pluies nous couvrent de caresses

Que notre esprit s’embrase d’univers et d’espaces

Notre âme se rappelle quelle est sa destinée .

***

Jeunes pâtres perdus dans les chemins placides,

Ce discours savant nous paraissait aride .

Dans les prairies lointaines ondulaient les froments

Que nos troupeaux paisibles remontaient lentement .

***

Ces fûts, ces chapiteaux, ces colonnes de pierre

Qui se levaient non loin des brunes cariatides

Dans le pourpre du soir et des brumes humides

Rendaient sa majesté au temple des mystères .

***

La Cité rayonnait, vue de nos champs de vigne .

Comme l’Arche sur le mont Ararat, l’Acropole

Semblait se reposer, l’océan retiré .

Malgré notre candeur nous savions déceler

***

La grâce de ces lieux endormis sous les cieux

Que l’art et la sagesse de quelques hommes pieux

Avaient transfigurés d’inspiration féconde

Respectant les canons des proportions du monde .

***

Sparte invinciblement guerroyait sur la mer

Bergers aventuriers, nous allions tous les sept

Grossir les rangs des troupes reparties en manoeuvres

Qu’envoyait la Cité combattre l’assaillant .

***

Les flottes adversaires flambaient sur l’océan .

Les armées mercenaires tentaient percer le flanc

Des Lacédémoniens qui voulaient ardemment

Du peuple, de la Ville être les conquérants .

***

Nous n’étions plus que deux à revenir de guerre,

Ils avaient succombé nos cinq amis, nos frères .

Le cirque d’Épidaure apaisait les rancoeurs .

L’ouvrage merveilleux de l’artiste semeur

***

D’harmonie, de lumière stimulait en secret

Ces trop nombreux guerriers harassés et blessés .

Devant eux les acteurs mimaient la tragédie

Dans ce cercle où la peur quittaient leurs énergies .

***

Les cyprès se mouvaient dans le vent . Les oiseaux

S’égayaient dans les blés et les prés . Les ruisseaux

Couraient par les vertes collines de fraîches eaux

Où se baignaient heureux les marins des vaisseaux .

***

Sparte vainquit Athènes sur les champs du malheur .

La pensée, la beauté, l’art et la perfection

Répandirent leurs parfums sur tous les continents

Dont les Hellènes furent les premiers enseignants .

© thierry colonna

L’HIMALAYA SECRET

Au sortir de l’hiver Le maître eut tôt douze ans .

Les monts Himalayens Il s’en fut au chevet

Reverdirent de lumière De l’homme agonisant

A fondre leurs glaciers . Qui bientôt ne rêvait

Dans la vallée vivait Que payer, racheter

Parmi ses deux garçons Son crime, son tourment .

Un berger Népalais L’enfant saint d’un serment

De sagesse et raison . Lui donna d’enchanter

L’un des fils méditait Le reste de son âge .

Quand l’autre parcourait Par quatre ans de silence .

Avec son lent troupeau Et dans ses pâturages

Les forêts de bouleaux . D’accueillir trois enfants,

L’aîné au fond du coeur Orphelins du village .

D’une tendresse claire Leur montrer l’élevage

S’épanchait vers la soeur Des chèvres, des brebis .

Du messager du père, Sept ans après, le sage

Belle tant convoitée Revint dans les alpages,

Par le fils cadet . Des trois jeunes s’enquit .

Abîmé en colère Avaient donné la vie .

Il détruisit son frère . Un sombre soir d’orage

Son père le bannit . Le vieillard prit bagage

A la fille il s’offrit . S’envolant de son âme .

Elle enfanta des cieux Auprès du jeune sage

Un fils mystérieux . Des trois familles unies

Les dieux leur envoyaient Ayant rendu hommage

Le plus jeune des maîtres . Aux maîtres, à ses amis .

L’assassin vit ses bêtes Léguant un arc-en-ciel,

Peu à peu trépasser . Une foule de nuages

Des femmes il ne pouvait Constellés de lumière .

Jamais se faire aimer . C’était dans la nuit claire

De son secret passé Un étrange chemin

Chacune s’enquérait . Pour ce curieux destin .

© thierry colonna

MÈRE DE MON ÂME

Ô vous, cités radieuses des Indes éternelles,

Mysore et Bangalore, Maduraï et Jaïpur,

Amritsar, Udaïpur, Darjeeling et Ajmer !

Ai-je vécu, jadis, en vos douces enceintes ?

***

J’ai oublié comment, par la vache sacrée,

Je menais au labour mes enfants costumés .

Vêtue d’un sari d’or, d’un châle vert foncé,

Ma jeune épouse errait par la fontaine perlée,

Sur la tête portant la jarre en cuivre d’or .

***

Mon fidèle chien Aram nous suivait tous les six,

Il gardait bien le mas pendant les nuits d’été .

Noir et blanc, chat Melim trottait derrière les boeufs .

***

Des oiseaux merveilleux coloriant les feuillages,

Des myriades de fleurs jaunes et rougeoyantes

Embaumaient de senteurs l’éther immaculé

De cette Inde secrète à mon coeur amoureux .

***

Je me revois partir un jour d’un froid hiver,

Cerner l’Himalaya en quête d’un gourou .

Il m’en fallut des jours sur des mules lassées

Pour franchir ravins, pics rocheux et vallées .

***

En quête d’éternel et de beau qui ne sait

Qu’il faut gravir bien haut les degrés du Sentier .

***

Une nuit de tourmente, j’arrivais à mon havre,

Mes trois mules souffrant, mes deux sherpas gelés .

Un doux vieillard veillait, une lampe à la main .

Il nous sentit venir harassés et peinés .

Un breuvage curieux nous rendit à la vie .

A écouter sa langue nous touchions à l’extase .

***

L’ermitage des dieux acceptait ma requête,

Ce but étant atteint, un autre apparaissait .

Ici j’allais apprendre à devenir un sage .

***

Plus tard je descendrais dans la vallée profonde

Retrouver mes enfants, ma femme, mes parents,

Mes bêtes si sereines qui me manquaient souvent .

Et mes amis d’antan qui m’avaient enseigné

Comment se libérer des désirs insouciants .

***

Le sage dirigeait l’ashram avec ardeur,

C’était un initié du maître Kootoomi .

Trois disciples de valeur guidaient les aspirants .

Ce degré élevé enseignait la vaillance .

***

Notre tâche du jour était d’aller chercher

Chacun, de grands seaux d’eau au ruisseau éloigné

Deux longues heures durant ; le sentier escarpé

Descendait la douce vallée enluminée .

Sur l’eau transparente, de jeunes dévêtues

Lavaient d’or leur sari et se baignaient légères .

***

J’en fus très perturbé et demandais au maître

D’être exempté d’aller au ruisseau tentateur .

Il m’envoya encore pour tester mon courage .

Mes vieux sens en émoi au cinquième voyage,

Je tombais en extase ; une fille brunie

Dont les cheveux cachaient une faible poitrine ;

Elle appela soudain ayant glissé dans l’eau .

Nos deux corps souverains s’enlacèrent sans fin .

***

Mes compagnons gênés s’en furent conter l’histoire

Au maître souriant qui m’envoya au ru

Tirer l’eau vagabonde jusqu’à l’épuisement .

Il avait deviné que le calme viendrait .

***

Jaloux mes camarades qui se moquaient de moi

Quand le temps fut venu, commirent des méfaits .

Quelques-uns nous quittaient, d’autres persévéraient .

***

Je me tenais égal après cette aventure,

Mon esprit était clair et mon corps transparent .

Mes désirs s’estompaient et la méditation

Permettait des miracles, se concentrer sur OM

Et imaginer RA, rare source de Sagesse .

***

Les années s’écoulaient, lentes et passionnantes ;

Je partais à présent cheminer vers les monts

Et je pensais souvent à l’Agartha tout proche .

On en parlait longtemps entre disciples émus .

Il était clair encore que nous étions petits,

Jamais nous ne verrions paraître Kootoomi ;

***

Un soir que la tempête venait nous enivrer,

Frappait à notre porte un vieillard voûté .

Mes frères ne voulaient ouvrir à ce reclus .

En hâte notre père laissa entrer ce gueux .

Et nous somma d’aller au temple pour prier .

Jamais je n’avais vu colère si soudaine

Dans les yeux si profonds, si chaleureux du maître .

Nous pensions avoir commis l’impardonnable .

***

Une soupe fumante lui fut alors servie .

Ainsi je me souvins des bergers, des pasteurs

Que Krishna, l’enfant-né avait tant accueillis .

Peut-être devions-nous paraître hospitaliers

Pour tout être vivant passant sur nos paliers .

***

A table regardant cet être qui mangeait

Je ressentais au coeur comme un feu dévorant .

Comment se faisait-il qu’un pauvre vagabond

De son regard lumière m’émut profondément ?

***

Peu à peu une aura or argent s’enroulait

Autour de sa tête ; soudain il disparut

Laissant là son assiette qui fumait encore .

Stupéfaits et tremblants nous regardions le père .

***

Alors réapparut dans un halo violet

L’homme, regard brûlant, qui s’approchait de nous .

Une épée flamboyante se tint à son côté ,

Une couronne de diamants reposa sur son front

Un sceptre d’émeraudes rayonna dans sa main .

***

En lumière et silence se transmutait Moriah,

Frère initiateur de maître Kootoomi .

***

Ses paroles coulaient comme liqueur ancienne .

Nous étions loin de nous, proche du nirvana .

Il fallut bien pourtant revenir à l’ashram

Aider, veiller le père et reposer notre âme

De ce si long voyage aux pays sans pareils .

***

Des êtres transformés tout prêts à redescendre

Des vieux monts enneigés à la vallée patiente

Donner à leurs disciples l’enseignement du mage .

***

Tout homme en un instant peut découvrir son sage .

© thierry colonna

Rimes et prose de T. C.
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